안산(운동선수)/외신보도

최근 편집: 2021년 8월 20일 (금) 23:47

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(출처 : (En Corée du sud, être une femme aux cheveux courts signifie détester les hommes (francetvinfo.fr)) Par franceinfo, Elise Delève – Radio France Mis à jour le 16/08/2021 | 13:12 – publié le 16/08/2021 | 11:25


En Corée du sud, être une femme aux cheveux courts signifie détester les hommes 남한에서 머리가 짧은 여자는 남자를 싫어한다는 뜻이다.

Depuis quelques mois, le pays est en proie à un mouvement antiféministe qui s’attaque aujourd’hui aux femmes ayant les cheveux courts. L’une des cibles est la triple championne olympique de tir à l’arc.

지난 몇 달 동안 이 국가는 최근 짧은 머리 여성을 대상으로하는 안티 페미니스트 운동에 시달리고 있다. 그 표적 중 하나는 올림픽 양궁 3관왕 챔피언이다.


En Corée du Sud, An San, une archère exceptionnelle qui a remporté trois médailles d’or au tir à l’arc aux JO de Tokyo, n’a pas été acclamée à son retour, bien au contraire. Un enchaînement de victoires qui aurait dû pourtant susciter les applaudissements, les félicitations et inspirer les archers du pays. Eh bien, pas du tout. An San, 20 ans, a fait l’objet de virulentes critiques parce qu’elle a les cheveux courts. Et en Corée, cela dérange, parce qu’avoir les cheveux courts, c’est être féministe et manquer de féminité. Dans ce pays, le féminisme n’est pas seulement défendre la femme, sa position dans la société, ses droits, c’est aussi chargé d’un sens très négatif : quand on est féministe, on déteste les hommes. Un beau raccourci.

남한에서, 안산은 금메달을 세 개나 획득한 뛰어난 선수이지만, 안산은 귀국 후 큰 찬사를 받지 못했다. 박수갈채와 축하를 불러 일으키고 이 국가의 양궁선수들에게 영감을 주어야 하는 일련의 승리였지만, 전혀. 20살의 안산은, 짧은 머리때문에 악의에 찬 비난을 받고 있다. 그리고 한국에서, 성가시게, 머리가 짧다면 그 것은 페미니스트가 되고 여성성을 잃게 된다. 이 나라에서 페미니즘은 여성, 여성의 사회적 지위, 여성의 권리를 옹호하는 것뿐만 아니라 매우 부정적인 의미도 내포하고 있다 ; 페미니스트라면 남성을 증오한다. Un beau raccourci.


An San a reçu le soutien de milliers de femmes aux cheveux courts qui ont posté des photos d’elles sur les réseaux. Mais ce soutien est loin d'être généralisé, car en Corée du sud, depuis #Metoo et la libération de la parole des femmes, les mouvements anti-féministes ont émergé, et ils demandent à la championne olympique de rendre ses médailles et de s’excuser. Ces mouvements sont très actifs sur les réseaux sociaux, sur internet, ils ont des chaînes YouTube. L’une d’entre elles a 300 000 abonnés.

안산은 SNS에 자신의 짧은 머리 사진을 게시한 여성 수천명의 지지를 받았다. 그러나 이 지지는 보편화되지 못했다. 한국에서는 #Metoo와 여성의 목소리의 자유 이후로 안티페미니스트 운동이 등장하고 올림픽 챔피언에게 메달을 반환하라고 '사과'를 요구하고 있기 때문이다. 이러한 움직임은 소셜 네트워크, 인터넷에서 매우 활발하다. 그 중 하나는 300,000명의 구독자를 보유하고 있다.


Qui sont derrière ces mouvements antiféministes ? 이러한 반페미니즘 운동의 배후는 누구인가?

Même si le mouvement traverse toute la société, il trouve particulièrement écho chez les jeunes hommes. Ils estiment qu’ils sont moins bien traités que les femmes en Corée du sud. Par exemple parce qu’ils font près de deux ans de service militaire et les femmes non. Ces hommes entrent donc plus tard sur le marché du travail. La Corée du sud tente de mettre en place une politique de quotas pour favoriser l’accès des femmes à certains postes. Des universités leur sont réservées alors que l’équivalent n’existe pas pour les hommes. "Certains jeunes hommes se considèrent comme des victimes du féminisme", notamment en raison de la discrimination positive, explique à l’AFP Jinsook Kim, chercheuse à l’Université de Pennsylvanie.

이 운동은 사회전체를 가로지르지만 특히 젋은 남성들에게서 반향을 찾아볼 수 있다. 그들은 한국에서 여성들보다 더 나쁜 대우를 받는다고 여긴다. 예를들어, 그들은 거의 2년의 군복무를 하고 여성들은 그렇지 않기 때문이다. 따라서 이들은 더 나중에 노동 시장에 진입한다. 남한은 여성의 접근을 촉진하기 위해 특정 직책에 할당제 정책을 시행하려고 한다. (Des universités leur sont réservées alors que l’équivalent n’existe pas pour les hommes.) 김진숙 펜실베니아 대학 연구원은 AFP와의 인터뷰에서 "일부 젊은이들은 스스로를 페미니즘의 희생자로 생각한다."고 말했다.


Les partis conservateurs profitent de ce ressentiment et exploitent la situation pour s’assurer des votes aux prochaines élections. Une membre du Parti au peuple, Ha Tae-keung, réclame d’ailleurs la suppression du ministère de l’Égalité des sexes, créé en 2001, car il aggraverait selon elle les tensions sociales. Dans un sondage le mois dernier, 48% des Sud-Coréens, dont une majorité d’hommes, demandaient également sa disparition.

보수 정당들은 이 분노를 이용하고 상황을 악용하여 다음 선거에서 표를 확보하려고 한다. 하태경 의원(Parti au peuple)은 2001년 신설 된 여성부 폐지가 사회적 긴장을 가중시킬 수 있다고 주장하고 있다. 지난달 한 여론조사에서 한국인의 48%(대부분이 남성)도 여성부 폐지를 요구했다.


Des frustrations de part et d’autre que les autorités vont devoir gérer tôt ou tard. Alors que la Corée du sud, 12e puissance économique mondiale, est leader dans le secteur des nouvelles technologies, avec des marques comme Samsung et LG, la société reste très patriarcale. Et les inégalités homme-femme importantes. Parmi les pays de l’OCDE, la Corée du sud est l’un des États où l’écart salarial entre les deux sexes est le plus élevé. Les femmes gagnent un tiers de moins que les hommes.


출처 : Critiquée en Corée du Sud pour son « féminisme », An San reçoit de nombreux soutiens sur les réseaux (ouest-france.fr) 남한의 페미니즘에 대한 비판, 안산은 SNS에서 수많은 지지를 얻었다.


Lors de son apparition aux Jeux olympiques le mois dernier, la triple championne olympique de tir à l’arc, An San, avait suscité la polémique dans son pays pour une coupe de cheveux « féministe ». C’est le témoignage d’un nouvel élan de l’anti-féminisme dans le pays. La Sud-coréenne a depuis reçu de nombreux soutiens sur les réseaux sociaux.


Ce n’est probablement pas ce qu’elle aurait souhaité que l’on retienne de ses Jeux olympiques. An San, triple médaillée d’or à Tokyo en tir à l’arc, n’a pas reçu que des congratulations pour sa remarquable performance dans la compétition. L’athlète sud-coréenne a en effet été la cible de nombreuses critiques en Corée du Sud pour la coupe de cheveux courte qu’elle arborait lors de la compétition. Ce qui paraît anodin d’un point de vue européen est loin d’être le cas dans son pays.

Les cheveux courts, un acte politique En Corée du Sud, en effet, porter les cheveux courts est un marqueur féministe fort. Dans le pays, le féminisme a une connotation négative dans une partie de la population, car rapproché de la misandrie, qui désigne l’hostilité à l’égard des individus de sexe masculin, par opposition à la misogynie.

En conséquence, des personnes appartenant à des mouvements anti-féministes s’en sont prises à la jeune athlète de 20 ans, allant jusqu’à lui demander de rendre ses médailles et présenter ses excuses. Comme le décrypte Slate dans un article consacré à cette question, porter les cheveux courts en Corée du Sud est un geste qui s’inscrit dans un mouvement féministe sud-coréen ou les femmes défient « les idéaux de beauté en se coupant les cheveux et en sortant sans maquillage ». À tel point que « les cheveux courts sont devenus un acte politique pour de nombreuses jeunes féministes », comme l’explique Hawon Jung, autrice d’un livre à paraître sur le mouvement MeToo en Corée du Sud, citée par Slate.

Une vague de soutien sur les réseaux sociaux Face à cette polémique négative touchant l’athlète – qui assurait porter les cheveux courts par simple praticité -, de nombreux soutiens ont été exprimés sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, plusieurs personnalités, sud-coréennes, ou non, ont posté des photos d’elles avec les cheveux courts, coupés, via le hashtag #women_shortcut_campaign. Interrogée par la BBC, la créatrice de ce hashtag Han Jiyoung explique sa motivation : « Ce genre d’attaque de masse […] envoie le message que les hommes peuvent contrôler le corps féminin et un message que les femmes doivent cacher leur identité féministe. […] Je pensais que lancer une campagne pour que les femmes montrent leurs cheveux courts et fassent preuve de solidarité envers les olympiennes serait efficace pour s’attaquer aux deux problèmes. »

Sur le tweet ci-dessus, la personne qui a posté le contenu écrit en coréen avec ce même hashtag : « Cheveux longs, maquillage, tour de cou, etc. Il y avait des moments où le corset était serré, mais autant mes cheveux étaient coupés, mes épaules devenaient plus légères et plus libres. » Le président sud-coréen a lui aussi glissé un mot à la jeune athlète, dans un message adressé à la délégation de son pays après les Jeux. « Derrière chaque grande performance individuelle se cachent des entraînements longs et répétés et une profonde solitude. Parfois, ils doivent se battre contre des attentes trop lourdes et la discrimination. Nous nous concentrons souvent sur le résultat à la fin, mais il n’y a aucun moment simple au cours du voyage. Je suis tellement fier d’eux », a-t-il affirmé sur Twitter.


La trace d’un mouvement anti-féministe dans le pays Ces critiques témoignent de la résurgence d’un vaste mouvement anti-féministe auquel la Corée du Sud fait actuellement face. La douzième puissance économique mondiale demeure en effet une société profondément patriarcale et peu respectueuse des droits des femmes. Ces dernières années, le phénomène #Metoo a contribué à libérer la parole des femmes, qui n’hésitent plus à manifester pour réclamer la légalisation de l’avortement et à dénoncer des phénomènes tels que les images pornographiques tournées en caméras cachées. Les militantes les plus radicales ont juré de ne jamais se marier, de n’avoir ni enfants ni relations sexuelles avec des hommes, tandis que certaines postent des vidéos où elles détruisent leur maquillage pour dénoncer le diktat de la beauté.

Mais depuis quelques mois, c’est un phénomène inverse qui envahit internet, porté par des hommes qui « se considèrent comme des victimes du féminisme », notamment en raison de la discrimination positive, comme l’assure Sharon Yoon, professeur d’études coréenne à l’Université Notre Dame aux États-Unis. Oh Jae-ho, de l’Institut de recherche de Gyeonggi, estime pour sa part que ces hommes « ont le sentiment qu’on leur demande injustement de compenser les privilèges sexistes dont ont bénéficié les hommes de l’ancienne génération ».

Ce mouvement, qui s’insurge ainsi contre les « féministes radicales et misandres », est exploité par les responsables politiques les plus conservateurs pour tenter de s’assurer de leurs votes, et demander par exemple la suppression du ministère de l’Égalité des sexes, où à la mise en place de quotas pour favoriser l’accès des femmes à des postes, considérés comme favorisant un coût social important. Si leur discours en fond assure que l’égalité des sexes est aujourd’hui bien nette, la réalité est toute autre. À commencer par l’écart salarial entre les deux sexes, qui est le plus élevé de tous les pays de l’OCDE.